Voilà encore un compte à rebours qui va démarrer sans toi. Cette année à nouveau j'ai posé une semaine de congés. Au moins je n'ai pas à me forcer à tenir le coup si ça ne va pas. Je peux prendre le temps... Penser à toi c'est pas nouveau et je n'ai pas besoin d'une date pour ça, mais ton anniversaire sans toi, ça reste quelque chose que je n'accepte pas. C'est un vol sans fin, de tous ces moments qu'on n'a pas eu le temps de vivre. C'est vieillir sans toi, avancer dans la vie, celle là même qui ne nous a fait aucun cadeau.
Tu devrais avoir 35 ans, et je n'arrive plus à t'imaginer avec tant d'années supplémentaires. Ca fait parti de tout ce que je ne vivrais pas, te voir t'épanouïr, voir grandir nos enfants, faire un sapin et attendre l'arrivée du père Noël aux cotés de deux petits monstres impatients. Et surtout vivre à tes cotés, rentrer le soir dans un appartement douillet ou l'un attendrait l'autre.
Mais la mort s'est invité dans mon quotidien avec ta disparition. Une descente en enfer, des rencontres successives qui me permettent de garder la tête hors de l'eau. Des années en sursis jusqu'à ce que je rencontre Bruno et Rudy. Ils créent un éctrochoc en moi. Comme une lueur qui me dit que malgré la douleur je suis toujours en vie.
Mais voilà qu'il faut aussi qu'on m'enlève ce petit frère tombé du ciel. En l'écrivant je me rends compte à quel point ça se sera révélé vrai.
Cette année je suis seule face à ton absence, mais je n'ai pas peur tellement j'ai pleuré depuis 5 mois.
Je suis peut-être fataliste mais je n'attends plus rien. Je laisse les choses venir comme elles viennent. Je fais ce que j'ai envie de faire et le reste je le laisse sans scrupules.
C'est ainsi que le temps passe... même sans ceux qu'on aime !
A chacun ses choix de vie ou de non vie.
Je t'aimerai toujours Fred, et je sais que tu en étais conscient même si cela n'a pas suffit.
Manue
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