Ta vie, ton combat. Ta mort, ma révolte !

Rêve éveillée

02/05/2010 17:31

Que nous reste t-il quand les personnes qu’on aime le plus au monde disparaissent ? Du vent, des rêves… et des « et si … »

Après des années à courir après l’impossible, après avoir sombré aussi bas qu’on puisse tomber, après avoir admit que je n’aurai jamais pu faire plus ; me voilà en 2010, seule mais plus sereine que jamais vis-à-vis de Fred, depuis son suicide. J’ai appris à vivre avec lui mais sans lui. C’est mon meilleur équilibre. Là ou je m’y retrouve le plus. C’est mon jardin secret, celui que peu de monde peut comprendre sans me prendre pour une extra-terrestre.

C’est dans ce jardin que vagabonde mon imagination. Que des images se créent dans ma tête, me faisant sourire maintenant alors que si longtemps c’était douloureux.

Où serions-nous aujourd’hui ?

Toujours à Paris ? A Lyon ? A Brest ? A St Brieuc ? Qu’importe puisque nous sommes ensemble, toi, moi et ses deux enfants dont je rêvais.

Le 1er mai arrive, nous allons tous les 4 passer le week-end chez mes parents. Nous arrivons vendredi soir, un peu tard. Après beaucoup de « Quand est-ce qu’on arrive papa ? « Tentin » veut faire pipi… »

Papi et mamie nous attendent. Oui Laura a encore beaucoup grandi, 8 ans déjà et Quentin fait son éternel timide dans les bras de papa. Il lui faudra la soirée pour reprendre ses marques avant de courir partout. Dès demain il sera collé aux jupes de mamie et ira ramasser les œufs avec papi.
La journée a été longue, les enfants vont se coucher. C’est la fête, ils dorment dans la même chambre, l’ancienne de maman. Laura dans le lit double comme les grands et Quentin dans le lit d’enfant retapé par tonton Stéphane. Celui où dort Mathis et parfois Lucas.

Les rires et chahuts ne durent pas bien longtemps. Ces deux coquins n’ont pas fermés l’œil dans la voiture. Les voilà dans les bras de Morphée.

Soirée tranquille, tout le monde va se coucher.
6h50, j’entends déjà Quentin discuter, et les « chut » de Laura. Des craquements… Fred rigole, les imaginant bien descendre l’escalier main dans la main pour ne pas faire de bruit. La porte du bas coulisse et là… finit les multiples précautions pour être silencieux. D’un grand éclat de voix Quentin cri « Mamie, lé réveillé moi ! »

Nous l’entendons se réjouir de les voir debout, et eux tout contents d’être sûrs que nous ne savons pas qu’ils sont déjà debout.

Nous nous rendormons, ravis de pouvoir trainer au lit. Quand nous descendons, nous trouvons papi en train de lire le journal, mamie et Laura sur le canapé en train de regarder un épisode de Bouba et Quentin qui termine son biberon entre deux galipettes.

En nous voyant Laura annonce fièrement qu’ils ont bien dormis. D’un sourire entendu avec mamie, nous les félicitons.

Après un petit déjeuner, café et croissants que mamie s’est dépêchée d’aller chercher. Tout le monde passe à la salle de bain. Laura prend sa douche et monte s’habiller toute seule, pendant que mamie fait prendre un bain à Quentin, plus heureux que jamais à l’idée de monter dans la vieille bassine que mamie lui réserve puisqu’il n’y a qu’une douche. Il lui explique comment faire des bulles de savon avec ses doigts mais mamie n’y arrive pas. Quentin appelle papa mais il n’est pas, il fait le tour du jardin avec papi, qui l’embauche au passage.
Je n’ai d’autre choix que d’improviser un cours de bulles mais bien sûr moins grosses que celles faites par papa.
Après toutes ces expériences il faut penser à sortir le poisson tout fripé !

Nous avons de la chance, il fait un temps splendide et la balade en forêt sera sympa. Laura à hâte d’y aller, elle se rappelle de l’arbre magique.

Papi nous a entendu et propose d’aller dans le bois à coté de chez eux. En plus avec papi il faut être revenu avant de partir. Alors non ce sera plus sympa d’aller dans le bois de Francillon. C’est là que j’allais quand j’étais petite avec ma copine lorsque nous étions chez sa grand-mère. Il y a un arbre immense avec un tour de taille impressionnant et une forme des plus bizarres. Des branches biscornues qui descendent tellement bas qu’on peut l’escalader et s’y assoir pour s’y balancer. Tout cela sera bien plus amusant pour les enfants que de simplement ramasser du muguet.

L’équipé part donc en voiture, sans papi qui préfère regarder la télé (mais surtout faire la sieste). Tout le monde est équipé ! Bottes, veste, panier pour mamie qui a en plus prévu de l’eau et un goûter. C’est parti, la voiture garé sur le bas coté, nous non engouffrons dans les bois. Déjà Laura à ramasser des feuilles, bâtons et autres cailloux. Quentin l’imite et marche d’un bon pas devant. Sous leurs pieds craquent des brindilles. En s’enfonçant, le terrain devient plus humide. Laura prévient son frère de faire attention aux flaques mais celui-ci se précipite pour mettre les deux pieds dedans. Elle se tourne vers nous horrifiée, certaine qu’il va se faire gronder. Au lieu de ça, elle voit son père sauter à pieds joints dedans lui aussi !

J’éclate de rire en faisant mine de gronder Fred, mais en mettant également les pieds dedans !

Laura n’en revient pas !

Nous continuons sur le chemin, pour le moment aucune trace de muguet.  Il va falloir quitter le chemin et s’enfoncer un peu. En voulant passer le fossé seule, poupette est tombée dedans, au milieu des feuilles mortes. Oubliée, la peur de se salir, elle s’essuie généreusement les mains sur son pantalon. Quentin à un peu de mal à avancer, les ronces et branches qui jonchent le sol le font sans cesse tomber. Ses petites jambes commencent aussi à fatiguer. Je le porte un moment, quand peu de temps après nous entendons Laura, un peu plus loin avec son père… ça y est, plus vite, venez on en a trouvé ici ! belle récolte ! pour tout le monde, nous ne reviendrons pas bredouille. Même Quentin qui lui du haut de ses presque 2 ans et demi, n’a cueilli que les clochettes qu’il jette dans le panier de mamie. Nous ne sommes plus très loin de l’arbre. Fred le prend un moment sur ses épaules. Laura donne la main à mamie, je sens la fatigue qui la gagne elle aussi. Nous arrivons.

Wouhaaa il n’a pas changé, je garde la même envie de l’escalader que lorsque j’avais 10 ans.

Laura part en courant, l’énergie est fluctuante à cet âge. Déjà elle nous fait coucou assise sur la branche qui frôle le sol.

Un peu d’escalade sous l’œil septique de mamie, qui voit Laura prendre un peu trop d’altitude à son goût. Mais Fred est là et veille, je suis tranquille. Pause goûter bien mérité et retour vers la maison avec une poupette exténuée sur les épaules de son papa chéri, et un p’tit loulou endormi sur l’épaule de maman. Mamie traine un peu les pieds aussi sur la fin et Laura propose gentiment que Fred la porte à son tour. Une fois les bottes et pantalons couverts de terre enlevés, les deux petits monstres sont chargés dans la voiture.
C’est en culottes qu’ils font tous les deux leur entrée dans le salon après une après midi bien remplie.

 

Voilà un rêve toute éveillée, j'ai l'impression de l'avoir un peu vécu tellement je visualise bien les lieux.
Je me suis bien amusée en l'écrivant...


 

 

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